Dossiers
Jardinature
La
vie d'un arbre
par Léa

Sommaire
Qu'est-ce
qu'un arbre ?
L'arbre,
un végétal vivant
Les
conifères
Les
silhouettes des arbres
Les
silhouettes des conifères
Les
feuilles
Les
fleurs
Les
fruits
Choisir
son arbre
Un
arbre est un végétal ligneux, qui doit
faire plus de 7 m de haut, avoir des racines et un tronc unique, une ramure
faite de branches.
Il peut atteindre de très grandes dimensions.
La tige est appelée tronc, dénudée à la base et munie dans le deuxième
ou troisième tiers de sa hauteur de branches et feuilles formant la cime.
Les conifères sont donc des exceptions. Et
il y a des arbres qui sont aussi des exceptions avec des branches basses.
A dissocier :
- de l’arbuste qui fait moins de 7 m de
hauteur, a un tronc même petit.
- de l’arbrisseau, quelque soit sa
hauteur, il doit avoir obligatoirement des ramifications dés la base du tronc
et un minimum 50 cm de haut,
- du sous-arbrisseau qui fait moins de 50
cm.
Dans le classement, les arbres côtoient dans certains ordres, les arbustes, les
arbrisseaux, les lianes, les herbacées…... Donc pour s’y retrouver les
botanistes ont pris comme critères important leur fleur. Or beaucoup d’entre
eux ont ironisé à propos des botanistes d’autrefois, comme par exemple Théophraste
(IVe siècle avant JC). Ils répartissaient arbres et herbes dans des classes
différentes. On s’est aperçu récemment, qu’ils n’avaient pas tout à
fait tort, car les classifications d’aujourd’hui, tiennent compte à nouveau
de la taille et de la structure de la tige.
Reconnaître qui et quoi comme végétal ligneux.
L'arbre (exemple : liquidambars)
Photo :
Gérard Lorriaux
L'arbuste (exemple : buddléia)
Photo :
Gérard Lorriaux
L'arbrisseau (exemple :
le genêt)
Le sous-abrisseau (exemple
: le fusain rampant)
L’arbre a une forme
biologique particulière que l’on comprend aisément en examinant son mode de
croissance, de vie.
Tous nous savons,
qu’un arbre a besoin, d’eau, de terre plus ou moins riche, d’air et de
soleil et qu’il suit le fil des saisons.
Découvrons un peu plus en profondeur la nature de l’arbre.
En hiver, l’arbre
feuillu nous montre sa charpente et ses branches, telles qu’elles sont sans
leur habillement verdoyant. Ainsi on découvre véritablement sa structure
ligneuse. En fait, l’arbre ainsi dépouillé, protège la vie qui persiste
tout au centre de lui-même et tout en bas du tronc au niveau de ses racines.
L’arbre feuillu comme le conifère hiberne. Son tronc solidement amarré à la
terre lui permet de subir et de résister aux assauts du mauvais temps.
Structure du bois
Son bois, composé de cellulose et de lignite, a pris soin à l'automne de
fermer tous les petits trous, de cicatriser toutes les blessures laissées par
la chute des feuilles.
Suivant le schéma de la coupe d’un tronc, celui-ci est formé de :
- l’écorce, bois extérieur qui
contient le liège et le liber :
Le liège est imperméable mais par endroit, il peut être fissuré et ainsi
laisse respirer « le bois » ; entre le liège et le liber se trouve le
phelloderme, tissus vivant contenant des cellules de chlorophylle ainsi que des
substances de réserves ; le liber, tissus composé de fibres par lesquelles
circule la sève venant des feuilles, chargée des produits résultant de la
photosynthèse.
- le cambium : dans cette partie se
divisent les cellules vivantes ; les cellules ligneuses vont vers le centre du
tronc, les cellules nécessaires au liber (pour renouveler le tissus conducteur
de la sève) vers l'extérieur.
- l'aubier, cernes de bois : la partie
vivante, jeune, externe au bois par où passe la sève, est appelé aubier, car
elle est presque blanche ou de couleur très claire. Vers le centre, les couches
de bois sont de plus en plus foncées, résultat de la transformation
progressive des couches internes de l’aubier.
- Bois de cœur, bois parfait, duramen :
la vie s’est retirée de ces cellules ; c’est la partie la plus résistante,
qui comprend les tanins, les résines et les matières odorantes. C’est ce
bois de cœur qui fera sa solidité.
- La moelle, tissus plus ou moins mou,
diffuse les éléments nutritifs.

En fonction des espèces
de bois, le passage entre l’aubier et le bois parfait est plus ou moins marqué.
Au fil des années les
cellules se renouvellent. Chez les feuillus, la majeure partie de la sève passe
dans l’anneau de bois formé de l’année et non plus celui de l’année précédente
; cela implique donc l’accroissement du diamètre de l’arbre.
La structure du bois chez les feuillus
comprend donc trois éléments distincts, ayant chacun une fonction bien définie
: cellules vivantes de réserves nutritives, fibres assurant la solidité,
vaisseaux conduisant la sève.
Au printemps,
l’ouverture du bourgeon marquera le départ de la végétation, le début
d’une nouvelle étape de vie active. Enfin, le mélange terre air soleil va
pouvoir se faire. La croissance peut démarrer. En botanique, on appellera cela
le débourrement ; le changement extérieur du bourgeon qui nous
indiquera que le changement intérieur est déjà en action.
La reprise de cette circulation va des radicelles jusqu’à la cime de
l’arbre. Ainsi voyons-nous apparaître les jeunes feuilles, les unes après
les autres.
C’est l’ascension du soleil vers le zénith et le rallongement des jours,
qui permettent une nouvelle fois le renouveau des arbres, grâce au formidable
potentiel qu’emettent les rayons du soleil. L’arbre se recouvre à nouveau
de feuilles, de fleurs puis de fruits pour une durée de 7 à 8 mois avant de
sombrer à nouveau dans l’immobilité de l’étendue hivernale.
La structure des conifères est plus simple,
plus homogène. La sève circule au ralenti, provoquant ainsi l’épaisseur des
feuilles « aiguilles » ; ceci afin de faciliter leur résistance au
froid et à la sécheresse.

Le bois de printemps,
qui se forme en début de végétation, est un bois tendre, du fait des tissus
souples, riches en vaisseaux de fort diamètre, à cause de la puissance rénovatrice
de la sève printanière.
Le bois d’été a des vaisseaux qui deviennent de plus en plus petit ; les
fibres ligneuses sont de plus en plus nombreuses, ce qui rend le bois plus dur
et résistant à l’approche de l’automne et de l’hiver.
La disparition des châtaigniers d’Amérique (champignon : brûlure du châtaignier)
et des ormes champêtres d’Europe (champignon : graphiose de l'orme) sont dues
à un phénomène bien particulier, et aisément facile à comprendre,
maintenant que l’on connaît le chemin de la sève (cf coupe d’un tronc
d’arbre).
Il a été expliqué que la sève circule dans les cellules de la couche de bois
de l’année.
Il suffit que des champignons bouchent ces cellules pour asphyxier purement et
simplement l’arbre. Tout ceci est bien sûr schématisé.
Un arbre est mort, quand la sève ne peut plus circuler pour différentes
raisons.
Et pourtant après bien des années d’infiltration d’eau ou d’invasion de
champignons, l’arbre est toujours debout. Car , bien que la moelle et parfois
le bois de cœur soient pourris, l’arbre devenu creux mais encore solide par
son aubier, peut encore servir de décor au jardin, d’abri aux insectes, aux
oiseaux. D’année en année, il perdra petit à petit, sa force de résistance
jusqu’au jour, où, un coup de vent un peu plus fort le fera tomber.
Photos d'arbres
L’arbre
est un organisme vivant ; donc il doit se nourrir pour sa croissance et
pour compenser les pertes par sa transpiration.
Immobile et solidement amarré au sol, il trouve dans son environnement ou «
milieu » tout ce qu’il a besoin. C’est à partir de l’air, de la terre,
de l’eau, et du soleil qu’il pourra assimiler tous les composants nécessaire
à la fabrication de ses tissus, faculté essentielle et dépendante d’une
source d’énergie inépuisable : la lumière du soleil.
C’est l’absorption de certaines radiations solaires (en particulier les
rayons rouge et bleu du spectre) par les grains de chlorophylle contenus dans
les cellules des feuilles, qui déclenchera le phénomène de « photosynthèse
» (la transformation de l'eau et du gaz carbonique en oxygène).
Cela aura pour effet d’isoler le carbone contenu dans la gaz carbonique de
l’air. Avec la combinaison du même carbone et les différents éléments de
l’eau puisée dans le sol par les racines et véhiculée jusqu’aux feuilles
par la sève ascendante, de fabriquer les glucides ou hydrates de carbone qui
constituent presque la totalité de sa nourriture.
Sur la face inférieure des feuilles se trouvent les « stomates » qui
s’ouvrent et favorisent la respiration de l’arbre, aspirant la lumière et
en transpirant. L’eau apportée par les racines ou plutôt par les poils
absorbants recouvrant les radicelles, est attirée constamment comme un appel,
par les feuilles qui transpirent continuellement.
Elles rejettent dans l’atmosphère une très grande quantité de vapeur
d’eau, qui varient selon les espèces d’arbres.
D’où l’importance de la sauvegarde des forêts sur la planète, poumon
essentiel et survie des espèces vivantes.
Cette consommation en eau, varie en fonction des espèces d’arbres, d’où
leurs exigences en humidité du sol et de l’air ambiant.
La croissance de l’arbre dépendra aussi, s’il doit faire face à des étés
torrides, alors qu’il se trouve dans une zone tempérée ; sa croissance sera
sérieusement ralentie, le système d’absorption du gaz carbonique sera lui
aussi ralenti ainsi que le rejet dans l’air de vapeur d’eau. D'où des
pollutions del'air plus importantes et moins d'humidité atmosphérique.
Exemples :
- un chêne vert consomme dix fois moins d’eau qu’un chêne rouvre.
- un hêtre d’une centaine d’années évapore en moyenne 50 kg d’eau par
jour pendant la saison de végétation, un bouleau 30 % de plus, un frêne le
double.
- c’est pourquoi, avec une forêt, ces chiffres peuvent devenir énormes, de 3
500 t à….5 000 t par jour de rejet de vapeur d'eau par hectare.
Et voici l’origine des brumes et des nuages qui se forment au dessus des bois.
Ceci explique également l’utilisation des eucalyptus, véritable pompe à
eau, pour assainir les sols détrempés. La forêt de feuillus a une action énergétique
sur le cycle de l’eau, et modifie donc la répartition de celle-ci. Les arbres
puisant l’eau du sol, peuvent favoriser l’abaissement des nappes
souterraines en cas de déficit de pluie. Mais ils accroissent aussi considérablement
l’humidité atmosphérique créant ainsi des microclimats, ayant une action
importante sur le climat en général.
Tout est lié !
Voici une très belle photo de Gérard Lorriaux : "Brume"

L’eau
absorbée par les radicelles est chargée d’éléments nutritifs.
- l’azote, qui entre pour 0.5 % de la composition chimique du bois, se trouve
dans les terres cultivées sous forme de nitrates ou de composants d'ammoniaque
des sols forestiers.
- les sels minéraux : phosphore, potassium, calcium entrent pour 0.5% dans la
composition de la structure du bois, et, pour la formation des feuilles et des
graines.
Les produits de cette alchimie naturelle sont répartis dans l’arbre grâce à
la sève. Ceux-ci ne sont pas consommés dans leur majeure partie immédiatement.
L’arbre fait des quantités de réserve, surtout l’été. Avec la forte
activité de la lumière estivale, la photosynthèse est dans une période
d’activité très intense, qui permet un excèdent de glucides, conservés
sous forme de grains d’amidon.
Lorsque viendra l’hiver, toutes les cellules actives seront gorgées de réserve,
sur lesquelles l’arbre pourra vivre pendant toute la mauvaise saison, renfermé
sur lui-même.
En fonction des espèces d’arbres, de leur situation géographique et
climatique, leur croissance et leur survie seront complètement dépendantes des
éléments nutritifs qu’ils peuvent absorber du sol.
Ainsi organisé, l’arbre peut devenir le plus majestueux, le plus durable des
êtres vivants.
C’est ainsi que des arbres
peuvent atteindre :
- des records de hauteur tels le séquoia, l’eucalyptus ;
- des records de tour de taille ou de frondaison tel le baobab
- des records de longévité tels que le séquoia, le baobab, l’olivier, le mélèze,
le pin de montagne, l’if……
En 1950 on découvrit d’étranges arbres dans une zone méconnue des Montagne
Rocheuses (USA). A + de 3000 m d’altitude, conditions climatiques extrêmes :
sécheresse en été, et froid intense en hiver. Petit de 5 à 12 m de haut,
trapus, couverts d’aiguilles courtes et persistantes pouvant demeurer sur
l’arbre, 17 ans. Le pinus
aristata (pin à épis). On trouva des arbres morts de 4900 ans, 8200
ans…Lors du recensement de 2007, il fut trouvé un pinus aristata de 4700 ans,
un des plus vieux arbres actuellement…debout..
C’est à peu près à la même époque entre 1940 - 1950, (il faudrait que
tout le monde soit d'accord sur les dates) que l’on découvrit dans les
montagnes de Chine, un arbre "préhistorique" le méta
séquoia. Il n'a guère évolué depuis l'époque du crétacé (véritable
fossile vivant).
Autre découverte récente en 2008 en Suède : un de plus dans la collection des
plus vieux arbres du monde, un épicéa âgé de 9.550 ans
Des données surprenantes : les records chez nos amis les arbres :
http://www.lesarbres.fr/records.php?var=imp
Photos d'arbres remarquables,
d'ailleurs sous d'autres horizons
(Photos
de Gérard Lorriaux)
Baobab
Palétuviers
Arbre à
carquois (famille des Aloes - Aloa dichotoma)
Flamboyant
L’appellation conifère s’applique aux arbres qui portent des
cônes. Ce sont principalement des arbres, mais il en existe en arbuste.
Ils sont apparus sur la terre bien avant les feuillus. Le conifère ne perd pas
ses « feuilles », ses aiguilles en hiver. Il fait partie du groupe des
persistants.
Le conifère se distingue essentiellement des autres espèces ligneuses par son
feuillage : aiguilles plus ou moins longues, groupées (pin), solitaires (épicéa,
sapin), écailles (thuya, cyprès). Sauf de rares exceptions, (cyprès chauve,
ginko biloba, méta séquoia…) le feuillage est persistant.
Le conifère est classé en deux groupe principaux : les conifères à grand développement,
à ceux à moyen ou petit développement.
Le conifère a la même organisation biologique que le feuillu, mais avec des spécifications
propres. Les branches s’enroulent en spirale autour du tronc dès la base.
La structure de son bois est dans le même principe que celui du feuillu, mais
elle est considérée comme plus simple. A une différence près, ses cellules
ne sont pas rondes mais allongées. L’avantage comme expliqué brièvement
plus haut dans une autre partie, est de faire circuler la sève moins
rapidement.
De ce fait, ses "feuilles" se sont épaissies. Il résiste plus
facilement au froid et à la sécheresse. La structure des aiguilles des conifères
est spécialement adaptée pour réduire la quantité d’évaporation d’eau.
La surface de ces feuilles est "cireuse" et les spores (stomachs) sont
beaucoup plus profonds.
Le conifère « hiberne » comme le feuillu, mais maintient une circulation très
ralentie de sa sève.
Chez le sapin et l’if, par exemple, les aiguilles demeurent sur l’arbre
entre 8 et 10 ans.
Identification du conifère par ses cônes
Petit
sapin deviendra grand !
Conifères
dans les Alpes
Photo
: Marmotton
Conifères
en Hiver
Photo
: Emm@nuel
Par convention, il a été adopté des épithètes pour qualifier le port des
arbres. Il est nécessaire de les connaître, car elles sont couramment utilisées
dans les descriptions des livres et des catalogues des professionnels.
Toutefois, la forme de l'arbre dépend aussi de son emplacement, de l'espace
qu'il pourra occuper.
A l'état isolé, l'arbre présente sa forme spécifique.
Dans une futaie, un espace réduit, et par manque de lumière, l'arbre perd ses
branches basses par élagage naturel. Il a un tronc plus long, une cime déformée.
De même qu'avec certaines conditions climatiques, telle que la force des vents
sur les côtes, la structure est souvent plus penchée, tourmentée, étalée.
Les formes spécifiques :
Forme arrondie

Forme
rectangulaire

Forme
buissonnante
Forme
pleureur
La grande majorité des
conifères sont dit coniques.
Le tronc ne se divise pas en branches. Celles-ci s'organisent symétriquement
(on a souvent l'impression d'une spirale) autour du tronc, de taille égale
entre elles à chaque niveau et allant en décroissant vers la cime. D'où une géométrie
régulière de la forme d'un cône.
Par convention, le port conique est aussi appelé pyramidal. Mais attention dans
de nombreux catalogues, il y a confusion du genre : les conifères référencés
comme "pyramidal" sont très souvent des "fastigiés" (voir
ci dessous).
Port conique ou pyramidal :
description ci-dessus
Port
fastigié : étroit et pointu. les branches se dressent serrées les unes
contre les autres (comme pour le peuplier d'Italie). On peut parler aussi de
port en pinceau ou en fuseau.
Port
colonnaire : régulièrement mince et étroit sur toute sa longueur. Très
peu fréquent dans les formes naturelles, ce sont surtout des cultivars.
Port
verticillé : le summum de la perfection géométrique des conifères, le
port verticillé. Les branches sont disposées en cercle autour du tronc, étage
pat étage.
Et la dernière
appellation : le port rampant.
Les branches du conifère se couchent sur le sol. Forme naturelle due à
l'adaptation du conifère aux conditions climatiques généralement très
rigoureuses.
Au printemps, l’arbre
caduc subit une véritable métamorphose. Des feuilles, de partout !
Celle-ci est un véritable petit arbre en miniature.
Le pétiole : un tronc
Le feuillage : le limbe
Les nervures : les branches
Mais cette petite ou grande feuille ne vivra que 6 à 8 mois en fonction des
essences d'arbres.
C'est une période d’intense activité nécessaire à la vie de l’arbre.
Chaque feuille absorbe
des substances primordiales pour l’arbre : l’énergie solaire et le gaz
carbonique de l’air.
C’est ainsi que chaque feuille participera à la photosynthèse et à
l’assimilation de la chlorophylle :
transformation de l’énergie lumineuse en énergie chimique d’une part
et absorption du gaz carbonique + rejet de vapeur d’eau, d’autre part.
Le phénomène de rejet de vapeur d’eau par les feuilles provoque une
aspiration importante de l’eau du sol, véhiculé par une sève montante, fluide, tout en étant chargée des minéraux du sol. Une fois celle-ci passée
dans les feuilles, elle devient une sève descendante plus sirupeuse, plus épaisse
car chargée d’amidon, de glucide, de cellulose, d’hydrate de carbone.
Tel est le schéma commun à toutes les feuilles.
Que se soit une feuille large comme celle du tilleul ou, étroite et épaisse
comme les aiguilles du pin, toutes ont la même fonction.
Il est rappelé que dans le cas, par exemple, des aiguilles de pin, les feuilles
sont devenues plus étroites et épaisses, par la raréfaction de la
transpiration des feuilles, par la présence d’une sève circulant au ralenti.
La légère teinte bleutée des feuilles des conifères provient justement de
l’épaississement des feuilles.
Celles-ci sont recouvertes d’une « cire » pour empêcher une transpiration
trop importante, qui donne des reflets bleutés.
Lorsque sortant du
bourgeon, la jeune feuille
se déplisse comme l’aile d’un papillon, l’air passe dans les cellules de
la face inférieure (stomacs) et fait développer les parois de la feuille, où
se trouve dispersée la lumière vive.
La jeune feuille passe d’un vert translucide, clair à un vert éclatant.
A fur et à mesure de sa vie, la feuille s’épaissit, sa teinte verte devient
plus foncée. A l’aube de l’automne, les déchets opacifient la feuille qui
devient plus terne, grisâtre.
Les nuits froides de l’automne ralentissent les échanges, les sucres ne
descendent plus, mais s’accumulent dans le limbe et font développer un
pigment rouge. La chlorophylle se décompose et laisse des pigments jaunes.
Ainsi jaunit et rougeoie la feuille d’automne. Lorsque la feuille aura fini
son cycle et cessé de fonctionner, elle deviendra sèche. Le pétiole se
brisera, laissant voir une blessure déjà cicatrisée, et au dessus d’elle
apparaîtra déjà le bourgeon qui s’ouvrira au prochain printemps.
Extrait
du Larousse des arbres et des arbustes.
Jeunes feuilles sortant des
bourgeons, avec en prime un pinson des arbres
Feuilles
printanières
Feuilles
d'automne
Quand à leur durée,
les feuilles sont caduques, marcescentes (feuilles qui se dessèchent à
l'automne, mais restent sur l'arbre une partie de l'hiver), semi persistantes ou
persistantes, en fonction du temps qu’elles restent sur l’arbre.
Comme pour les silhouettes des arbres, il existe des termes précis pour les
distinguer en fonction de leur disposition, ou de leur forme.
En
fonction des essences d’arbres, les fleurs apparaissent parfois avant les
feuilles ou après les feuilles.
Celles-ci sont indispensables à la survie de l’espèce. Ce sont elles, par la
production de pollen et de nectar, qui vont attirer les agents pollinisateurs
(les insectes) afin de féconder les fleurs et produire des fruits puis des
graines.
Je ne vais pas refaire ici, le cours de sciences naturelles de nos années d’école
primaire, sur la fécondation d’une fleur.
Mais, comme tout est complexité, tout en étant simplicité dans le monde végétal,
certains arbres ont besoin du vent pour favoriser la fécondation de leurs
fleurs. Généralement celles-ci sont plus petites, plus discrètes, parfois
sans odeur. Mais la quantité de pollen pulvérisé ou emporté par le vent,
peut ressembler à des nuages.
Dans une même essence, un arbre peut avoir que des fleurs
mâles, donc dans son
voisinage, il faudra un arbre de la même essence avec des fleurs
femelles.
D’autres ont des fleurs hermaphrodites, comme par exemple l’orme, l’érable,
le frêne…….certains fruitiers comme le pommier, le cerisier, le pêcher (même
s’il est recommandé de mettre un pollinisateur pour augmenter les chances de
pollinisation).
La fleur n’est pas simplement réduite à ses seuls éléments fertiles.
Elle se pare de mille artifices pour séduire les insectes pollinisateurs :
parfum, sépales brillantes, couleurs des pétales…….le nombre des étamines
et leur couleur jouent également leur rôle.
Par exemple, la fleur de platane a une étamine, la fleur du charme 20, la fleur
de noyer 36……..la fleur de magnolia a des étamines longues, pourpres au
milieu de pétales blanc……les étamines de la fleur de l’arbre à soie
sont encore plus longues, très soyeuses, de couleur rose vif, ressemblant
justement à de la soie …..la floraison des eucalyptus est spectaculaire grâce
à des étamines blanches très fournies et nombreuses….et chez le poirier, le
magnifique contraste entre ses fleurs blanches et des étamines violettes…..
Chez certaines essences d’arbres, comme le tilleul par exemple, les fleurs ont
une particularité ou un élément de plus : la
bractée. Ce sont une ou
plusieurs petites feuilles qui prennent naissance sur le rameau, juste sous la
fleur.
Ces bractées grandiront en même temps que le fruit et participeront à sa dissémination
(le fruit volette au lieu de chuter juste en dessous sur le sol).
Fleurs de pommier
Photo
: Gérard Lorriaux
Fleur de prunier
Fleur du Tilleul avec sa
bractée
Chaton du noisetier
Photo
: Gérard Lorriaux
Pollinisateur
Photo
: Gérard Lorriaux
Comme pour les feuilles,
les fleurs sont classifiées en fonction de la forme de leur inflorescence (cela sera le sujet d’un autre dossier).
Pour le
botaniste, le mot fruit représente le produit de la métamorphose de la fleur
contenant une ou plusieurs graines.
Le fruit est simplement l’enveloppe qui protége la graine.
Quand nous pensons fruit,
nous voyons, un beau fruit juteux, sucré, qui est généralement le résultat
d’une sélection arboricole, car dans la nature, le même fruit est plus
souvent plus acide, plus mince.
Les fruits sans pulpe sont appelés fruits secs, par opposition aux fruits
charnus, qui ont une grande quantité de chair. Dans ce cas, la graine est
entourée d’une coque.
D’autres fruits sont protégés en partie par une sorte de gaine (ou cupule =
petite coupe formées d’écailles ou de bractées soudées qui enveloppent le
fruit jusqu’à une certaine hauteur) : les glands de chêne par exemple.
Ce sont donc, les bractées qui se sont soudées, pour protéger la graine dans
toute sa croissance.
Le plus souvent, les parties stériles de la fleur se fanent et tombent, le
fruit étant le protecteur de la graine.
La forme la plus simple et la moins développée du fruit est l’akène
: il ne contient généralement qu’une seule graine, qui ne s’ouvre pas à
maturité ; on parle alors d’akène indéhiscent.
Mais bien sûr il y a encore des exceptions :
Les châtaignes, les noisettes sont des akènes.
Encore un
peu plus « tarabiscoté », les fruits des bouleaux et des aulnes sont des akènes
mais on les appelle par convention des cônes, bien qu’ils soient différents
de ceux des conifères.
Le marron d’inde est lui enfermé dans une
bogue (grosse boule sphérique, épineuse, divisée en deux ou
trois valves).
Les noix
et les amandes sont des drupes, tout comme
les cerises et les pêches.
Le
samare, nom botanique, qui désigne le fruit de l’orme, est une
akène comprimée dans une bractée plane, en forme d’aile pour voler dans le
vent.

Chez les
érables, les samares sont doubles, elles sont appelées «
disamare », car deux graines, et pour
faciliter leur transport au fil du vent.

Vocabulaire
spécifique
Le
péricarpe = paroi intérieure du fruit ; il peut être composé
de valves (emplacement séparé pour une graine) ou non. Dans les fruits charnus
(à chair), qu’ils soient comestible ou non, les parois « le péricarpe » se
sont épaissies, formant une masse molle gorgée de cellules de sucs nutritifs.
L’épicarpe
est « la peau du fruit » qui entoure le péricarpe où sont immergés les
graines ou les pépins.
Les fruits qui s’ouvrent à maturité sont appelés « déhiscent
». On parle alors de « capsule
».
Un agrume
est divisé en carpelle
= quartiers
Voilà, la parenthèse vocabulaire est finie.
Les gousses, font aussi parties des fruits secs. Type de fruit des légumineuses
arborescentes (févier) ou des légumineuses potagères (haricots).

Les
drupes : fruits charnus avec noyaux.
Par exemple la cerise , le péricarpe est charnu et complexe car il se subdivise
en trois parties :
- le noyau : une couche dur, rigide contenant l’amande ou la graine unique, ou
parfois multiple = sclérocarpe
- une couche molle qui devient sucrée = mésocarpe
- la peau = épicarpe.
Le symcarpe
est un fruit composé de multiples petites drupes : des
drupéoles : framboise, mûre.
Les
baies : fruits avec pépins, même le grain de raisin. Le péricarpe
est complètement souple et pulpeux. Une mince enveloppe « l’épicarpe »
l’entoure.

Les
fruits des agrumes sont appelés des
baies « hespérides ». Le péricarpe se divise en deux parties
charnues :
- une externe, épaisse, creusée d’alvéoles où s’accumulent les produits
odorants, l’écorce « flaveo. »
- la deuxième, est formée du zeste « albedo »
On déguste des cellules géantes, longues de plusieurs centimètres, qui sont
gonflées de sucs.
Un fruit complètement à part, la grenade, dont le fruit est appelé en
botanique : « balauste
». Le péricarpe est coriace, formé de 8 carpelles (quartiers) avec
deux étages.
Les
poires et les pommes, bien que contenant des pépins, sont appelés en botanique
« piridion »
: à cause de la formation partiellement induviale (induvie = parties de la
fleur qui persistent et recouvrent le fruit). A la base du fruit (pomme, poire,
coings, nèfles…), on retrouve les bases des sépales, pétales.

Les
cônes des conifères : assemblage d’écailles fertiles. C’est
en fait un rameau avec des feuilles transformées. Et en fonction des essences
de conifères, il existe plusieurs sortes de cônes.

Toute
l’ingéniosité des fleurs et des fruits n’a qu’un seul et unique but, la
graine, le pépin.
La graine contient sous
forme embryonnaire toute la promesse d’une plante, d’un arbre, d’un futur
géant de la forêt. Elle est le réceptacle d’une force formidable et
obstinée qui fera craquer les parois de son écorce. Le gland, la faine, la
noix tombent au sol au pied de leur arbre et avec un peu de chance s’y
enracineront.
Extrait
du Larousse des arbres et des arbustes
Mais bien d’autres graines seront emportées par le vent, ou simplement
distribuées dans les alentours, au gré des fientes d’oiseaux, ou enfouies un
peu partout par les écureuils etc etc. La nature……… !
Les arbres sont des
plantes plus ou moins imposantes, les plus durables, les plus chers du jardin.
Aussi le choix de la ou des variétés, est une décision primordiale dûment réfléchie.
Dans un petit jardin, le choix est vital. Il
est nécessaire de bien penser à quel endroit on va le mettre, et
surtout à l’espace qu’il aura pour sa taille adulte. Dans un grand
jardin, les choix seront plus faciles mais tout aussi réfléchi.
Il est essentiel de tenir compte du climat, de l’environnement, de la nature
du sol, de la physionomie finale du jardin, du rythme de croissance de
l’arbre, de sa hauteur et de son envergure. Si la variété choisie est adaptée
à la température, au taux d’humidité, aux pluies de votre région. Tenir
compte aussi de l’exposition aux vents. Dans une région aux gelées tardives,
les arbres dont les feuilles sortent plus tardivement, seront plus protégés.
Dans un jardin, des microclimats peuvent exister, les repérer et en tenir
compte. Eviter de planter des arbres aux racines coureuses comme le saule ou le
peuplier, près des bâtiments, des fondations, des canalisations, ou tout
simplement du côté de la fosse septique, la piscine…..
L’arbre est un élément de décor, qui a
un impact visuel dans le jardin, aussi fort qu’un muret ou un dallage. Les
arbres définissent ou ferment un espace. Ils peuvent être plantés en isolé,
en haie, groupés, en écran, coupe-vent etc. …….Des conifères, des caducs.
Ils sont dans le décor végétal pour très longtemps. Un arbre ne se déplace
pas comme une motte de vivaces.
La diversité des formes et des couleurs est très importante dans un décor
organisé. On peut avoir une palette de couleurs avec différents arbres tout au
long de l’année.
Une recherche et une planification est judicieuse pour bien choisir ses arbres,
dans le cas d’un jardin dénudé. Dans un jardin déjà planté, il est
important de tenir compte des arbres présents, et de respecter l’harmonie des
genres.
Parfois il est important de mettre un spécimen en isolé, afin qu’il se développe
sans compétition avec d’autres arbres, pour profiter de sa spécificité, de
sa splendeur.
Les petits arbres se sentent perdus dans un grand espace dégagé, les grands écrasent
l’espace restreint.
On peut créer une organisation moins informelle, mais on essayera de garder à
l’esprit, de créer la vision d’un mouvement dynamique, qui guide l’œil
vers l’arrière plan du jardin.
Les arbres peuvent aussi souligner des perspectives grâce à la diversité des
essences, par leur texture, leur couleur, leur floraison. Les formes et les
couleurs des feuilles s’ajoutent au décor. Les fleurs, les fruits, les baies,
les gousses rivalisent de beauté et de parfum au fil des saisons.
Les écorces décoratives des arbres peuvent aussi faire partie des critères de
choix.
Les jardineries proposent une gamme ordinaire d’espèces communes.
Les pépiniéristes, spécialisés ou non, offrent un choix beaucoup plus large,
que nous soyons amateur ou connaisseur.
Une fois l’arbre ou les arbres choisis, en une seule fois ou sur plusieurs
saisons de plantations, chacun fera l’objet d’une attention particulière, le temps de sa plantation, de sa reprise, de son adaptation et de sa vie au
jardin. Les voir grandir et s’épanouir dans le jardin est à chaque fois un
émerveillement.
Nous somme fiers de planter nos arbres. Ils sont là,
aussi, pour les générations suivantes et futures. Remercions aussi ceux qui
ont planté avant nous, dans nos jardins, si c'est le cas et tous les arbres que
l'on contemplent autour de nous.
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