Dossiers
Jardinature
Notions
générales pour des arbres fruitiers au jardin
par Léa
Sommaire
Les
conditions climatiques
L'eau
et l'air
Le
sol
La
structure du sol
L'emplacement
idéal
Le climat : rien à faire, on ne peut pas en changer.
C’est préférable de bien connaître son climat et d’adapter les variétés de fruitiers en fonction.
La plupart sont rustiques, mais certaines espèces sont moins résistantes que d’autres.
Le froid : une nécessité.
Les agrumes et les figuiers n’aiment pas du tout le froid. Les autres espèces le supportent très bien, et il est même bénéfique : destruction d’insectes et champignons, installés dans l’écorce des troncs et des branches.
Le froid est bon, mais pas les alternances brutales des températures : gel, dégel.
Ces variations brusques soulèvent l’écorce, qui craquelle, et bientôt les chancres et autres champignons se précipitent dans ces blessures.
Les arbres fruitiers à floraison tardive ont besoin d’une période de froid plus longue que ceux qui ont une floraison précoce. Donc, prédominance d’arbres fruitiers à floraison précoce dans le midi par rapport aux régions plus froides.
Les fécondations croisées sont généralement plus bénéfiques à la fructification après un hiver long et froid. Avec un hiver doux, elles s’étaleront tout au long du printemps avec moins de réussite.
Gelées printanières : danger.
Cela nous le savons tous, des gelées printanières tardives, et c’est la catastrophe dans nos vergers. Car si les arbres fruitiers supportent le gel, leurs fleurs non.
En fonction de la région, des arbres fruitiers à floraison tardive seront privilégiés. Et il reste aussi à regarder le ciel clair et se dire, non, non, pas de gel.
Les basses températures en période de floraison sont aussi néfastes aux butineurs. Les abeilles ont une faible activité pollinisatrice avec des températures inférieures à 10°.
Les vents dominants : attention !
Dans un verger, non protégé des vents dominants, les risques de gelées sont plus fréquents.
Donc, soit avoir des arbres de plein vent, soit les abriter près des murs, des haies, à des endroits abrités des vents dominants.
Les vents violents peuvent faire bouger voir chuter les jeunes arbres. Des tuteurs seront nécessaires les premières années pour les maintenir.
Le vent dessèche la terre, il faudra penser à des arrosages plus fréquents.
L’exposition : du soleil et encore du soleil.
Tous les arbres fruitiers raffolent du soleil, sauf peut-être les framboisiers et les
groseilliers.
De l’eau : raisonnablement !
Hiver
Les arbres fruitiers n’aiment pas les hivers pluvieux, sauf l’amandier et l’abricotier peu sensibles à l’asphyxie de leurs racines dans un sol très humide. Lorsque le sol est complètement trempé, le pommier et le poirier sont désespérés. Leurs racines ont une probabilité certaine de pourrir.
Si on a un tel terrain, on peut choisir un porte greffe adapté. Il faudra le préciser lors de l’achat.
Printemps
Seuls les cerisiers n’apprécient pas un printemps pluvieux. De nouvelles variétés permettent aux fruits de ne pas éclater. Il faudra privilégier ceux là.
Eté
En fonction de son climat et de sa région, les arbres fruitiers qui ont un enracinement superficiel, vont souffrir (prunier, pommier, noyer cognassier), car ils sont plus sensibles à la sécheresse. Donc, choisir des variétés sur des portes greffes adaptés ou arroser en conséquence.
Automne
Le seul inconvénient, toujours le risque d’asphyxie des racines dans un terrain saturé d’eau.
Encore bien choisir ses variétés, les portes greffes, ou drainer le verger.
De l’air
Les arbres fruitiers ont besoin d’air. Dans un verger d’arbres de plein vent, pas de soucis, ils sont aérés. Plantés contre des
murs, des haies, il faudra veiller à ce que la circulation de l’air se fasse le mieux possible.
Le sol
Il apporte aux arbres fruitiers les éléments nutritifs : eau, nourriture, oligo-éléments
Les besoins des fruitiers
Evidemment, d’un fruitier à l’autre, ils n’ont pas les mêmes besoins en nourriture et eau.
Donc, soit il va falloir jongler entre les variétés, soit un même type dans un même coin, soit privilégier certains, soit corriger la nature du sol en apportant tel élément. Les arbres fruitiers n’ont pas le même comportement dans tel type de sol.
Exemples : le prunier, l’amandier, le noyer, aiment des terres calcaires. Le châtaignier et le myrtillier s’enfuiraient à toutes racines. Ces deux derniers préfèrent une terre franchement acide. L’olivier et le figuier aiment des terrains secs et caillouteux. Le pommier est super sympa, il tolère
tous types de sol. Le poirier déteste le terrain sableux. Le pêcher aime.
Arbres fruitiers |
Types de sols
préférés |
Abricotier |
Sols siliceux, légers, pas trop humides en
hiver même calcaires |
Agrumes |
Sols sableux, légers, enrichis en
matières organiques (calcaire selon les variétés) |
Amandier |
Tous types de sols pas trop humides |
Cerisier |
Tous types de sols |
Châtaignier |
Sols profonds, bien drainés, non
calcaires, légers même pauvres |
Cognassier |
Sols ni trop secs, ni trop humides, ni trop
calcaires, tendance argileuse |
Figuier |
Tous types de sols tendance sec |
Kaki |
Sols profonds, bien drainés, pas trop
calcaires |
Kiwi |
Tous types de sols pas trop calcaires |
Néflier |
Tous types de sols même calcaires |
Noisetier |
Tous types de sols légèrement acides, pas
trop humide en hiver |
Noyer |
Sols profonds, meubles, ni trop humides, ni
trop secs |
Olivier |
Tous types de sols, même pauvres et secs,
sauf argileux |
Pêcher |
Sols légers, caillouteux, calcaires |
Poirier |
Sols profonds, riches, frais en été, pas
trop calcaires |
Pommier |
Tous types de sols pas trop secs |
Prunier |
Tous types de sols même calcaires |
Vigne |
Sols légers, bien drainés, tendance sec,
pas trop calcaires |
Arbustes fruitiers |
|
Caccissier |
Sols bien drainés, légèrement calcaires |
Framboisier |
Sols légers, sablonneux, pas trop
calcaires |
Groseillier |
Tous types de sols |
Myrtillier |
Tous types de sols légers, acides, frais
en été |
Ronce |
Sols riches et frais en été |
Quand on plante un arbre fruitier, c'est pour plusieurs années.
S'il pousse bien, waou.....on est super content.
S'il pousse mal, peu de fruits, maladies, on déprime.
En conclusion, il faut connaître son sol !
Mais ce n'est pas tout. La connaissance de son sol donne de bonnes observations sur sa composition, sa structure, indispensable pour un bon développement.
La structure du sol
Quel type de terre est dans le jardin ?
Après avoir prélevé à la bêche un échantillon de la terre, il faut l’examiner et observer :
- elle est de couleur brune ou noirâtre, avec des grumeaux, riche en débris végétaux plus ou moins décomposés = sol riche en humus ou terre humifère
- elle est de couleur blanchâtre, de plus en plus claire en profondeur. Si vous versez du vinaigre, la terre est effervescente = sol riche en calcaire.
- La motte de terre s’agglomère dans la main et reste intacte quand on la laisse tomber = sol riche en argile.
- La motte ne s’agglomère pas et s’effrite fans la main = sol riche en sable.
- La motte s’agglomère mais se brise en morceaux en touchant le sol = terre franche + ou – de composition idéale.
Sauf rares exceptions, le sol est généralement composé d’un mélange en proportions différentes.
La composition chimique du sol.
Parfois, connaître la composition chimique du sol peut s’avérer utile. Il existe maintenant en vente dans les jardineries, des kits pour analyser le ph. On peut encore
pousser plus loin les analyses en les confiant à des professionnels, pour savoir exactement la teneur en oligo-éléments et les principaux minéraux dit majeurs.
D’ailleurs à quoi servent-ils ces minéraux ? une revue d’explication :
Les éléments majeurs
Azote (N) :
Rôle : favorise la croissance du feuillage et des tiges
En excès : développement excessif ; peu ou pas de fleurs ou fruits, plus grande sensibilité aux maladies
En déficit : feuilles vert pâle et plantes malingres
Phosphore (P) :
Rôle : croissance des racines, favorise la production de fleurs et de fruits
En excès : pas de conséquences, reste en réserve dans le sol.
En déficit : faible production de fleurs et de fruits. Plus grande sensibilité à la sécheresse
Potassium (K) :
Rôle : favorise la production de fleurs, et le bon développement des fruits.
En excès : provoques des carences en magnésium
En déficit : fruits mal formés et peut de goût.
Calcium (Ca) :
Rôle : favorise la croissance du bois.
En excès : pas d’incidence
En déficit : pas d’incidence
Magnésium (Mg) :
Rôle : pour des plantes vigoureuses
En excès : pas d’incidence
En déficit : bandes jaunes entre les nervures qui restent vertes ; dessèchement des feuilles.
Fer (Fe) :
Rôle : permet à la chlorophylle de capter l’énergie solaire
En excès : pas d’incidence
En déficit : jaunissement généralisé, très fréquent en sol acide.
Les éléments
mineurs
bore
: favorise la floraison et la nouaison (phase de la formation du fruit après la
fécondation de la fleur), le transfert des sucres, de l'eau, la germination du
pollen...... carence en bore = fleurs flétries, peau des fruits qui craquelle,
écorce des rameaux cassante.
manganèse : intervient dans la fabrication
de la chlorophylle ; carence = jaunissement des feuilles.
cuivre : participe à la synthèse des protéines.
zinc : participe à la croissance des
branches ; carence = branches petites rabougries.
Toutefois, il faut savoir, que toutes les espèces fruitières ne réagissent
pas de la même façon face aux carences en oligo-éléments.
Un arbre fruitier a besoin d’une terre adaptée à sa variété, de soleil pour la maturation des fruits, être à l’abri des vents.
Arbres de plein vent : dans un espace dégagé, afin que la circulation de l’air se fasse dans les meilleures conditions.
Un terrain en pente : l’air froid descend et l’air chaud monte. En bas d’une pente, les gelées printanières risquent d’être plus fortes. Une pente, orientée nord nord-est, est à fuir ; orientée sud-est : extra.
Conseils pour planter en pente :
- pente < à 3 % : les arbres sont disposés parallèlement à la pente
- pente entre 3 et 8 % : les arbres sont disposés perpendiculairement à la pente
- pente > à 8 % : choisir un autre endroit ou faire des terrasses.
Conseils pour planter contre un mur :
- plus approprier pour des palmettes et des cordons
- l’air doit circuler entre les branches, laisser au minimum 10 à 15 cm entre le mur et les branches.
- Les murs sud et ouest sont à privilégier. Toutefois, un mur plein sud peut provoquer des brûlures sur le feuillage à cause d’une trop forte réverbération.
- Sur un mur nord, les variétés moins sensibles au froid seront mieux : cerisier, prunier.
- Sur un mur sud, pêcher, abricotier, vigne, kaki, amandier
Protéger du vent : La protection des vents dominants n’a rien à voir avec la circulation de l’air. Il est parfois nécessaire de planter une haie brise vent.
Les arbres fruitiers et la loi (France)
Comme les arbres et arbustes, la plantation d’arbres fruitiers a également des obligations pour les distances en limite :
- arbre fruitier de + 2 m de hauteur (adulte) = plantation à 2 m de distance de la limite de propriété
- arbre fruitier de – de 2 m de hauteur (adulte) = plantation à 50 cm de distance de la limite de propriété
- mur en votre propriété ou mitoyen : droit d’appuyer des palmettes, cordons.
- Ceux-ci ne doivent pas dépasser la hauteur du mur.
- Si le mur est construit chez le voisin, interdit d’appuyer quoi que ce soit.
- Une branche couverte de fruits passe par dessus la limite et se trouve chez le voisin : les fruits sont à lui ; et il faudra lui demander l’autorisation pour couper la branche, après la récolte.
- Dans un lotissement le cahier des charges peut imposer certaines variétés de fruitiers par rapport, à d’autres ; mieux vaut se renseigner avant que d’être obligé d’arracher.
Où planter ?
Avant, les arbres fruitiers étaient généralement plantés dans un verger, ou verger - potager. Maintenant, ils sont aussi bien plantés au milieu des jardins,
pelouses...
Les distances de plantation
Un arbre fruitier a besoin d’espace. Aussi, si l’on en plante plusieurs, il faudra veiller aux distances :
Exemples :
- abricotier 4 à 6 m pour une forme de plein vent, 2 à 4 m pour des palissés
- cerisier 4 à 8 m pour une forme de plein vent, 3 à 4 m pour des palissés
- cognassier 4 à 6 m
- poirier 2 à 5 m pour une forme de plein vent, 0.50 à 1.50m pour des palissés
- pommier 2.50 à 8 m pour une forme de plein vent, 0.50 à 1.50m pour des palissés
- prunier 4 à 6 m pour une forme de plein vent, 2 à 3 m pour des palissés
Bonnes plantations !
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