
Pour produire le chicon proprement dit, on installe ces racines droites à touche touche dans des caisses spéciales. Ces dernières sont superposées dans des chambres noires qui sont climatisées entre 15 et 18ºC, parfois un peu plus. Ces racines se retrouvent sans substrat et développent des radicelles qui plongent dans quelques cm d'eau (sans cesse en circulation) additionnée d'une solution de sels chimiques savamment dosée servant d'appui de nourriture. On appelle ça la culture hydroponique. La racine profite aussi de ses propres réserves (c'est un des ses rôles majeurs) et développe un chicon en 3 semaines. Ceux-ci poussant sans terre de couverture sont propres à la récolte. On casse le collet, on effeuille ce qu'il faut, on trie, on conditionne et on expédie dans les criées.
Les chicons obtenus de cette façon sont d'une qualité industrielle. les méthodes de production de la racine et le forçage hydroponique font appel de manière intensive à la chimie minérale pour la fertilisation.
Cela donne les chicons gorgés d'eau (rendue lors de la cuisson), avec un coeur fibreux et très amer qu'il faut retirer sans compter les feuilles qui sont parfois dures. La vraie amertume équilibrée du chicon a disparu et le reste du goût également. Mais enfin, c'est "clean" comme disent les français et bien adapté à notre vie moderne. Mais ce n'est plus du chicon.
Source : WallonieWeb