J'adore Phèdre d'après Racine:
"THÉRAMÈNE
Tu me parais bien pâle et triste à regarder
Qu’as-tu donc, Hippolyte ?
HIPPOLYTE
Je suis bien emmerdé !
THÉRAMÈNE
C’est un sous-entendu mais je crois le comprendre.
Va, dis-moi ton chagrin, je suis prêt à l’entendre.
HIPPOLYTE
Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène,
Car Phèdre me poursuit de ses amours malsaines.
THÉRAMÈNE
Et Aricie alors ?
HIPPOLYTE
Ah! Ne m’en parle pas !
Quand j’évoque la nuit ses innocents appas
J’ai des perturbations dedans la tubulure
Car cette Aricie-là je l’ai dans la fressure,
Elle est partout en moi, j’en ai le cerveau las,
J’ai l’Aricie ici et j’ai l’Aricie là !
THÉRAMÈNE
Elle a pris je le vois et tes sens et ta tête ...
HIPPOLYTE
Ah! Je veux oublier le lieu de sa retraite !
THÉRAMÈNE
La retraite de qui ?
HIPPOLYTE
La retrait’ d’Aricie
Qu’elle sorte de moi! Aricie la sortie !
(On entend une trompette jouer: As-tu connu la putain de Nancy ...)
THÉRAMÈNE
Mais qui vois-je avancer en sa grâce hautaine ?
N’est-ce pas de l’amour la plus pure vision ?
C’est l’ardente sirène, la sirène des reines,
C’est Phèdre au sein gonflé des plus folles passions !
PHÈDRE entrant avec ses servantes
Oui, c’est moi, me voici. Tiens, c’est toi, Théramène ?
Que viens-tu faire ici ?
THÉRAMÈNE
Je venais, souveraine
Vous redire à nouveau mon récit tant vécu ...
PHÈDRE
Ton récit je l’connais, tu peux te l’foutre au c?? !
À l’écouter encor’ j’en aurais du malaise
Il y a trop longtemps que Théramèn’ ta fraise
(Théramène, ulcéré, s'incline et sort. Phèdre voit Hippolyte.)"

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."Oscar Wilde.