Reportages
photos : Parcs et jardins
Les jardins du musée Albert Kahn : poésie et dépaysement aux portes de
Paris
Créés au XIXème siècle par le banquier et philanthrope Albert Kahn, ces magnifiques jardins situés dans la région de Paris sont ouverts au public.
La volonté d’Albert Kahn était de faire voyager le promeneur sur plusieurs continents. Le tout dans un idéal d’harmonie et de paix. Petit tour d’horizon des terrains et des variétés qui composent ces 4 hectares de verdure.
Les jardins mis en scène
Le concept de « jardin de scène », développé au XIXème siècle, cherche à créer des espaces conciliant différentes mouvances du
paysagisme.
Elément surprenant dans ces jardins : vous n’y trouverez aucune indication botanique. En effet, ils doivent être perçus par le visiteur comme des mises en scènes végétales, des décors cherchant à transmettre une ambiance particulière. Et non comme une simple accumulation de différentes variétés (dans un but de décoration ou de conservation).
1/ Le jardin japonais : le japonisme
Il a été conçu par Kahn après un voyage au Japon. Il a pour l’occasion convié des artistes japonais, venus spécialement designer l’espace et effectuer les plantations.

La période idéale pour le visiter est d’avril à mai. Quelques unes des plus belles variétés à observer :
- Cerisiers et pommiers à fleurs roses du Japon,
- Erables japonais verts et pourpres,
- Pins et cyprès nains,
- Alizées japonaises,
- Cèdre de l’Himalaya.
Une maison traditionnelle ainsi qu’un jardin zen complètent le décor.
2/ Le jardin français : le style régulier
Il a été réalisé par deux célèbres paysagistes de l’époque : Achille et Henri
Duchêne. Son architecture est bien sûr très régulière, respectant la géométrie et la symétrie caractéristiques du classicisme français.
L’été est un moment propice pour profiter de la grande roseraie. En mai et juin y fleurissent des rosiers grimpants sarmenteux (ou rosiers-lianes).
Plusieurs variétés créent un ensemble aux couleurs et parfums divers. Sont par exemple présents :
- La Dorothy Perkins : pompons roses vif et parfumés,
- L’American Pillar : fleurs simples mais sans parfum, couleur rose carmin,
- L’Excelsa : fleurs en pompons rouge vif.
Du printemps à l’automne fleurissent également des tulipes, des pensées ou encore des
jacinthes.
3/ Le jardin anglais : le style paysager
La recherche du naturel y prime. Opposé au modèle français, il fait la part belle aux arbustes non taillés et aux plantes à bulbes :
- Crocus et narcisses,
- Jonquilles et primevères,
- Fritillaires et scilles.
Ce jardin british arbore de belles couleurs au printemps mais aussi à l’automne, temps idéal pour observer les tilleuls, bouleaux, érables et ginkgo
biloba.
4/ Les forêts
Trois espaces forestiers complètent la scénographie.
La forêt vosgienne, au Nord, s’étend sur 3000m2. Malheureusement abîmée par la tempête de 1999, elle comprend des feuillus (hêtres, chênes, charmes) mais surtout des épicéas verts et des pins sylvestres. A visiter idéalement sous la neige… Mais celle-ci est rare en région parisienne.

Forêt
vosgienne
La forêt bleue, elle, porte bien son nom. Vous pouvez y voir toute l’année des cèdres de l’Atlas et des épicéas du Colorado, formant un écran végétal bleuté.

Forêt
bleue
La dernière forêt est appelée « forêt dorée ». Elle doit son nom aux couleurs qu’elle prend à l’automne. Elle borde une prairie où fleurissent notamment des marguerites, des digitales ou des coquelicots. Ambiance champêtre garantie.
Un
peu d’histoire
Albert Kahn, banquier de son état, achète au début des années 1880 une large propriété. Située dans la ville de Boulogne, elle comprend une maison faite de brique et de pierre… Et entourée de verdure. La ville est en effet située à proximité des coteaux de Saint-Cloud, de la
forêt de Meudon et du bois de Boulogne.

Féru d’horticulture, Kahn se lance dans l’art du jardin dès l’acquisition des lieux. L’homme aspire à la paix universelle et a une vie harmonieuse entre les cultures. C’est ce qui lui donne l’envie de concilier plusieurs univers horticoles au sein d’un même espace. Il décide donc de mêler des styles issus de pays variés, et de mélanger les espèces tout en respectant leur nature intrinsèque.
L’aménagement des 3,9 hectares, réalisé sous ses ordres par une équipe de 7 jardiniers permanents, prendra plus de 15 ans. Il l’entretiendra avec ses propres fonds jusqu’au krach boursier de 1929, qui lui coûte une grande partie de sa fortune. L’entretien est aujourd’hui assuré par le département des Hauts-de-Seine.
Pour en savoir plus, l’ouvrage « Albert Kahn – Singulier et Pluriel » (disponible de seconde main avec un
code avantage
ebay) narre la vie de cet idéaliste, et résume en photo l’élaboration des jardins qui portent aujourd’hui son
nom.
Infos pratiques
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Adresse : 10-14 rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt (France)
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Transport : Métro ligne 10 (arrêt Boulogne – Pont de Saint Cloud) ou tramway T2 (arrêt Parc de Saint-Cloud)
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Téléphone : 00 33 55 19 28 00.
Le jardin est parfois fermé pour rénovation ou aménagement. Avant votre visite, assurez-vous que les lieux sont ouverts en téléphonant ou en vous rendant sur le site officiel du musée.
En cas de fermeture, vous pouvez découvrir d’autres jardins parisiens via un circuit pédestre au cœur de la ville.
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