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Conseils et astuces pour un petit potager productif

Peut être pensez vous que par manque de place, de temps ou peut-être de pratique, l’on ne peut pas obtenir
un petit potager productif ? N'en croyez rien. Des méthodes adéquates et des astuces, plutôt faciles à appliquer, peuvent parfois compenser ces lacunes. Découvrons-en quelques-unes.
L’aménagement du potager
Situez votre petit potager près de la maison, si possible (car vous l’avez sous les yeux) dans un endroit lumineux, pas très venteux, à proximité d'un point d'eau et d’un abri pour les outils. Ne nécessitant pas d’équipements trop imposants, de simples planches en bois ou des passe-pieds de 40 cm de large suffisent pour circuler entre les planches de culture.
Le sol
Maintenez sa fertilité, gage de bonne santé pour vos plantes, en lui apportant régulièrement de la matière organique :
compost, paillis de feuilles mortes, BRF, mulch… Autres vertus du paillage, il limite le tassement et l’érosion des sols causés par les aléas climatiques.
Le carré potager
Peu onéreux et facile à monter,
le carré potager est conçu avec des planches en bois (le plus souvent) de 1.20 m de longueur et comporte 9 à 16 cases. Ainsi, vous pouvez cultiver une grande quantité de légumes dans un espace restreint.
Optez pour un bois résistant aux intempéries, à l’humidité, aux champignons et aux insectes xylophages.
La butte de culture
Même si elle est énergivore et demande une grande quantité de matière, la butte de culture permet, de par sa forme :
- d’étendre la surface de production ;
- d'allonger la saison de culture car la terre se réchauffe plus vite ;
- d’accueillir une grande diversité végétale grâce à ses différents microclimats.
Un potager hors du jardin
Mettez à contribution tous les endroits et les supports disponibles :
- Un balcon, une terrasse, un porche, une pergola, un balcon, les bordures d’escalier ou un simple rebord de fenêtre…
- Les clôtures, l’abri de jardin, pour les légumes grimpants.
- Un mur végétalisé à l’aide de palettes, de treillis, de gouttières en PVC.
- Une table de culture, une étagère murale (les légumes du soleil sur le dessus et les légumes feuilles en dessous).
- Des suspensions et des balconnières.
- La culture en tour pour quelques petites pommes de terre nouvelles.
- etc.
Attention cependant, si les racines hors sol bénéficient d’un maximum de chaleur, activant ainsi la croissance des végétaux, cette exposition les rend vulnérables face aux températures extrêmes : arrosez-les régulièrement, surtout, pendant la période estivale et protégez-les dès l’apparition des premiers frimas de l’hiver.
Des variétés potagères appropriées
Choisissez-les en tenant compte des spécificités du jardin (situation géographique, climat et nature du sol)... et de vos préférences culinaires, bien entendu.
Productives et à petit développement
Comme par exemple :
- Aubergine ‘Ronde à oeuf’, une variété ancienne.
- Fève ‘The sutton’, variété naine de 30 cm de haut.
- Tomate ‘Micro Tom’ idéale pour la culture en pot.
- Poivron ‘mini chocolat’ délicatement parfumé.
- Salades à couper ‘Feuille de chêne', ‘Salad Bowl’.
À cycle court
Pour des cultures faciles, rapides et renouvelables : radis, navets, haricots verts, laitues, courgettes, concombres, cornichons, jeunes pousses et salades à couper pour les mescluns.
Des grimpantes
Incontournables, elles :
- occupent peu de surface au sol ;
- sont inaccessibles pour les maladies et les ravageurs du sol ;
- procurent un ombrage bienvenu pour les espèces sensibles aux rayons trop ardents du soleil ;
- produisent des légumes “propres” et à portée de main (pas besoin de se courber pour récolter, ouf !).
Exemple : haricots, pois, cucurbitacées (concombre, cornichon, petites courges, melon, chayotte), capucine, kiwaï, etc.
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Et pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en fabriquant un tipi à haricots pour vos enfants, avec des fers à béton ou des bambous ?
Des primeurs
Cueillis au tout début du printemps, ces petits légumes sont réputés pour leurs goûts délicats et leur tendreté. Sélectionnez des variétés hâtives, cultivées sous abri (châssis, tunnel, voile de forçage) et supportant un léger gel comme :
- les carottes : grelot ‘Marché de Paris’, demi-longues ‘Carotte de Luc’ ;
- les pois à grains lisses (moins frileux que les pois ridés) : ‘Petit Provençal’, ‘Très hâtif d’Annonay’ ;
- les laitues : ‘Appia’, Gotte ‘Jaune d’Or’, batavia ‘Reine des Glaces’ ;
- les radis de tous les mois ‘Radis de 18 jours’ ;
- les navets : ‘rouge plat hâtif à feuille entière’, ‘Rave d’Auvergne hâtif’,
‘Snowball’.
Des vivaces (ou perpétuelles)
Peu exigeantes et résistantes, la plupart :
- s’épanouissent plus tôt que les variétés annuelles ;
- se renforcent chaque année, augmentant ainsi leur production ;
- proposent des saveurs diverses et originales.
Exemple : poireau perpétuel, oignon rocambole, crosne, livèche, cive St Jacques, ail des ours, chou de Daubenton, etc.
Et puis n’oublions pas, les arbres fruitiers nains, les baies et les fleurs comestibles, mellifères et attrayantes : un potager est un régal autant pour nos papilles que pour nos yeux !

La planification des cultures
Elle vous donne
une vision globale de l’évolution du potager sur la saison et vous aide à programmer les travaux de jardinage.
Faire un plan du potager
Avec :
- les dimensions des planches ou des buttes de culture ;
- les microclimats (zones ensoleillées, venteuses, humides…) ;
- la liste des légumes à semer ou planter ;
- les associations
potagères.
Établir un calendrier des cultures
Un véritable assistant qui vous servira à :
- prévoir vos achats, les date de semis et de plantations ;
- échelonner les cultures sans temps mort et sur la saison entière, en indiquant le temps d’occupation au sol de chaque légume.
L’organisation
Effectuer vos semis hors sol vous fera gagner de la place mais aussi du temps grâce à :
- des conditions propices (chaleur, lumière, terre) à la germination ;
- la sélection par vos soins, des plantules les plus robustes et vigoureuses pour le repiquage ;
- des séances de désherbage et d'éclaircissage en moins.
Plantez en quinconce et très serré (sauf au printemps, période humide qui favorise le pourrissement et la présence de limaces).
Pratiquez (si possible)
la rotation des cultures pour ne pas épuiser la terre et transmettre maladies et parasites. Rappelez-vous aussi que certaines cultures profitent aux suivantes, notamment, en décompactant la terre (légumes racines) ou en la fertilisant (légumineuses).
Les associations de culture
Elles s’organisent en fonction
des besoins de chaque plante et de leurs interactions avec les autres : les bienfaits qu'elles apportent (répulsives pour les nuisibles, mellifères, fertilisantes, etc.) et leur complémentarité comme :
- les cultures hautes et les couvre-sols : les premières ombrageant les secondes, qui elles, tapissent et protègent le sol ;
- les cultures à croissance lente et d’autres à croissance rapide : l’espace est occupé en permanence ;
- les légumes feuilles (surface) et les légumes racines (souterrain) ;
- etc.
Appliquez la fameuse technique des 3 sœurs (maïs / haricot / courge) : le maÏs sert de tuteur au haricot qui apporte de l’azote au sol et la courge qui préserve l’humidité du sol et ralentit le développement des adventices.
La biodiversité
La clé d’un jardin résilient et en bonne santé, c’est la biodiversité. Afin qu’il puisse lutter naturellement contre ravageurs et maladies et assurer un meilleur rendement, invitez la plus grande diversité végétale qui soit, ainsi que la faune utile (auxiliaires, pollinisateurs et recycleurs) qu’elle accueille, dans votre petit potager.
Et dites-vous que si vous perdez une variété (malade ou dévorée par des indésirables), il vous reste les autres.
Des saisons prolongées
Repérez les zones les plus ensoleillées du potager. Ainsi, vous pouvez démarrer bien avant le printemps, avec les légumes primeurs et finir avec les cultures d’automne et d’hiver.
Et le réchauffement climatique ?
Impossible de l’ignorer aujourd’hui. Pour atténuer ses effets, des actions peuvent être mises en place :
- Récupérer l’eau de pluie pendant les périodes hivernales ou printanières.
- Enrichir le sol (un sol fertile retient mieux l’humidité).
- Connaître les besoins en eau de chaque légume, pour ne pas la gaspiller et arroser le soir, de préférence.
- Ombrager le potager pour réduire les besoins en eau, avec des voiles, des canisses, des arbres…
- Limiter le potager d’été aux fruits et légumes appréciant la chaleur : tomate, poivron, aubergine, melon, pastèque et pourquoi pas, tester des variétés plus exotiques.
- Modifier le calendrier en variant les dates de semis et de plantations, pour bénéficier davantage des saisons humides.
- Récolter ses graines, car elles sont les mieux adaptées aux caractéristiques du potager.
- Creuser une mare, installer un bassin, une fontaine pour la fraîcheur qu’ils diffusent et comme lieu d’accueil prisé par la faune.
- Éviter d'utiliser des machines électriques ou thermiques, consommatrices d’énergie.
Pour compléter vos connaissances, échangez avec vos voisins, des professionnels et partagez vos expériences, abonnez-vous à des chaînes ou des sites spécialisés (ce n’est pas ce qui manque). Notez régulièrement travaux divers et observations dans un carnet. Cela vous empêchera sûrement, par la suite, de subir trop de déconvenues ou de réitérer certaines erreurs.
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