Message
par renée jeanne mignard » lun. 17 déc. 2007, 10:36
Bonjour à tous,
Adorables ces photos.....Merci de nous les faire partager....
J'ai la chance d'avoir un hôte écurueil que j'appelle "Le rouquin", dans mon jardin....Il n'a pas sa mangeoire personnelle, mais "squatte" celles qui sont destinées aux oiseaux du ciel....
Je ne sais si l'endroit est idoine pour poster un poème, mais si ce n'est pas le cas, peut-être pourrez-vous le déplacer. Merci d'avance.
LES DEUX ECUREUILS
Deux petits écureuils, n’en faisant qu’à leur tête,
Décidèrent un jour de partir en goguette.
Ils habitaient ensemble en un charmant logis,
Dans le tronc d’un vieil arbre, en forêt, loin d’ici.
De janvier à décembre, au printemps, à l’automne,
Avouons que pour nous, c’est plutôt monotone,
Se dirent-ils tous deux, un certain soir d’hiver.
Aux premiers jours de mai, c’est juré, on prend l’air.
Ne se dédirent point, ce qui fut dit fut fait,
Et le printemps venu, un jour du mois de mai,
Bouclèrent leur bagage, et leur raison bien forte,
Mirent leurs beaux atours et la clef sous la porte.
Dès qu’ils furent partis, n’en crurent pas leurs yeux,
Ce qu’ils découvraient là leur semblait merveilleux.
La campagne muette, entourée de mystère,
Des villes, des maisons, des autos, la lumière.
Ah ! combien leur forêt leur semblait ridicule,
Et leur petit logis vraiment trop minuscule.
« Voilà, c’est ça la vie, disaient nos vagabonds.
Nous devons profiter de tout ce qui est bon.
Je n’imaginais pas félicité pareille,
Et qu’il pût exister tant et tant de merveilles ! »
Et nos globe-trotters, toujours inséparables,
Trouvaient leur équipée en tout point formidable.
Les jours après les jours, tout devient habitude.
Ils ressentent soudain un peu de lassitude.
Ils sont blasés de tout, plus rien ne les épate,
Et que le monde est grand à leurs petites pattes.
« Nous ne connaissons pas tous ces gens que l’on voit.
N’avons pas de voisins, pas d’amis, pas de toit.
Il y a trop de bruit, et puis ça sent mauvais.
Ah ! Qu’elle sentait bon au matin la forêt.
Allons, préparons-nous à repartir demain,
Et rentrons au pays par le plus court chemin.
Lorsqu’ils furent en vue de leur petit logis,
« Nous n’aurions jamais dû nous éloigner d’ici.
Vois comme elle est jolie, notre forêt profonde.
Mais nous eûmes raison de parcourir le monde.
Nous n’aurions jamais su si nous ne l’avions fait,
Combien pour tous les deux notre chez nous comptait.
Ah ! Qu’on est bien chez soi, qu’il fait bon revenir.
Et nos deux compagnons, savourant leur plaisir,
Avant de refermer l’humble porte de bois,
Mirent cet écriteau : « Ne nous dérangez pas ! »
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L'animal a cet avantage sur l'homme qu'il ne peut être sot (Victor Hugo)